Pour les personnes intéressées en médecine chinoise, le nom Huang Di (Huáng Dì; 黄帝) doit certainement leur être familier. Et pour cause, puisque c’est son nom que l’on retrouve tout au long du plus ancien ouvrage de médecine traditionnelle chinoise : le Huangdi Nei Jing (黄帝内经).
Il était un souverain qui aurait régné de -2697 à -2598 av. J.-C, il fait partie des héros civilisateurs tout comme Shennong.
On a du mal à connaître son origine géographique tant les textes historiques divergent. Cependant, les chinois lui attribuent de nombreuses inventions, parmi lesquelles : la monnaie, le calendrier, le Feng Shui, la métallurgie, le premier traité de médecine chinoise (le HuangDi Neijing) … mais il serait aussi l’inventeur des arts martiaux. Il aurait enseigné aux hommes de nombreuses choses également, la construction des bateaux, des arcs, des instruments de musiques, la culture des aliments de base …
En fait, Huangdi a été choisi comme modèle du souverain idéal par le courant philosophique huanglao – 黃老 (qui était un courant de pensée chinois caractéristique de la dynastie Han), né pendant les Royaumes combattants.
Place dans la philosophie et la religion
Il est devenu un personnage important à Qi qui abritait depuis la fin du IVe siècle av. J.-C. un centre intellectuel important (Académie Jixia) ; les souverains Tian de Qi prétendait descendre de lui. Les fangshi le considéraient comme le patron de l’alchimie, de la médecine et des techniques d’immortalité. Il était avec Lao Tseu une des deux figures centrales du courant Huanglao dao, la « Voie (ou Doctrine) de Huangdi et Lao Tseu », théorie politique d’inspiration principalement légiste et taoïste née sous les Royaumes combattants et particulièrement influente au début de la dynastie Han.
La bibliographie du Livre des Han mentionne de nombreux ouvrages attribués à Huangdi, traitant de sujets aussi divers que l’art militaire, la philosophie, les techniques de débat, la loi, la divination, dont seul nous est parvenu, le Neijing Suwen sur la médecine ; une partie des textes sur soie découverts en 1973 à Mawangdui pourraient constituer les Quatre Livres de Huangdi .
L’Empereur Jaune a dû être assez tôt divinisé. Dans le Zhuangzi il est dit qu’il devint immortel, dans le chapitre des rites et sacrifices du Shiji on confirme qu’il pratiquait l’ascèse en vue de l’immortalité tout en assumant ses fonctions de souverain. Dans les courants taoïstes il est un maître des pratiques ésotériques et magiques. Les mentions historiques concernent essentiellement le culte officiel à son tumulus funéraire Huangdiling situé dans le Shaanxi. Dès la période des Printemps et des Automnes les ducs Wen et Ling de Qin offrent des cérémonies à l’emplacement de son tumulus.
Sous les Han occidentaux, Xuandi lui rendit en personne un culte solennel en -73 ; ce culte était alors réservé à l’empereur ou à ses délégués. L’usurpateur Wang Mang supprima cette restriction, et l’on considère que c’est à partir de son règne que le culte de l’Empereur Jaune se popularisa. En 59, Mingdi ordonna la fondation de temples dans les différentes régions de l’empire. En 770, l’empereur Taizong (599-649) des Tang fit inscrire les cérémonies au temple de Huangdiling dans le registre des cultes impériaux. Zhu Yuanzhang, fondateur des Ming, fit restaurer le temple en 1371. Correlativement à sa mise en avant par les intellectuels Qing comme père de la nation chinoise1, c’est sous cette dynastie qu’il y eut le plus de cérémonies, 36 sur un total de 70 depuis les Tang. En 1912, à l’avènement de la république, Sun Yat-sen envoya lui aussi une délégation à Huangdiling. Le jour de la fête de Qinming 1939, Mao Zedong envoya Lin Boqu y accomplir les rites. Depuis 2004 une cérémonie publique y a lieu tous les ans; elle est inscrite depuis 2006 sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Source : Wikipédia
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