Sommaire
Comme je vous racontais dans un précédent billet, en cette année 2012 la fête de la mi-automne coïncide avec la fête nationale de la création de la République populaire de Chine ce qui nous a offert de belles photos lors de ces jours fériés chinois.
En ce qui concerne la création de la RPC, voici son histoire:
De 1931 à 1934, Mao établit la République soviétique chinoise du Jiangxi et est élu président de cette petite république dans les régions montagneuses du Jiangxi. C’est là qu’il se remarie (troisième fois) avec une épouse officielle He Zizhen – sa précédente épouse Yang Kaihui ayant été arrêtée et exécutée en 1930.
Mao, avec l’aide de Zhu De, crée une armée modeste mais efficace, et entreprend des expériences de réforme rurale et de gouvernement, en offrant un refuge aux communistes qui fuient les purges droitistes dans les villes. Si les méthodes de Mao sont considérées comme celles d’une guérilla, on peut distinguer une nuance entre guérilla (youji zhan) et guerre mobile (yundong zhan). La guérilla de Mao ou sa guerre mobile repose sur une armée rouge, munie d’armement et formation dérisoires, mais constituée de paysans pauvres, encouragés par des passions révolutionnaires et ayant foi dans l’utopie communiste.
Dans les années 1930, Il n’y a pas moins de dix régions considérées comme « régions soviétiques » sous le contrôle du PCC et le nombre de soldats de l’armée rouge avoisine les cent mille. La multiplication des « régions soviétiques » surprend et incommode Tchang Kaï-chek, président du Kuomintang: il lance alors cinq campagnes contre les territoires communistes.
Plus d’un million de soldats du Kuomintang sont impliqués dans ces campagnes, quatre d’entre elles sont repoussées par l’armée rouge conduite par Mao.
A la recherche du Dragon gris: la Longue Marche vers le nord
Ce n’est qu’à grand-peine qu’il serait parvenu à rejoindre le contingent des troupes de l’Armée populaire, dans ce qui sera appelé plus tard la Longue Marche en raison du véritable massacre des communistes par Tchang Kaï-chek (7 000 survivants sur 100 000 hommes que comptaient initialement l’armée rouge).
La période de Yan’an
À l’issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s’installent dans le Shaanxi Nord, et établissent leur capitale à Yan’an en décembre 1936. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan’an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d’adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l’alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l’État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l’économie des paysans riches. L’arriération de l’économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d’une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949.
Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l’essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu’en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l’occasion d’une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la Campagne des cent fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l’art à Yan’an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l’illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s’aligner sur les positions idéologiques du parti.
Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan’an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l’occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti.
La guerre civile de 1945-1949
À partir de 1945, le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des « valets de l’impérialisme » au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium.
Mao Zedong durant les négociations de 1945 avec Tchang Kaï-chek, en compagnie du diplomate américain Patrick J. Hurley.
Durant la guerre sino-japonaise, les communistes s’allient aux nationalistes contre les Japonais, dans le cadre du deuxième front uni. Mao ne perd cependant pas de vue la perspective de la reprise du combat contre le Kuomintang : plutôt que des attaques frontales des troupes communistes contre l’armée japonaise, il préconise des actions de guérilla, afin d’épargner les effectifs et de permettre au PCC de consolider ses forces. Peu après la fin du conflit contre les Japonais, et malgré les efforts de médiations des États-Unis, la guerre civile entre communistes et nationalistes reprend. Il dirige le 7e Politburo du PCC.
Le « président Mao »
Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l’avènement de la République populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le Kuomintang s’étant exilé à Taïwan.
Président du gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la République populaire de Chine. Après son accession au pouvoir, il répète les erreurs de gestion économique, le plus souvent catastrophiques pour son pays ; toutefois, son intelligence des rouages du pouvoir lui permettra de rester en place jusqu’à sa mort. Il dirige le 8e Politburo du PCC.
Extrait de l’article « Mao Zedong » de wikipédia