Le Dieu du sol (littéralement « seigneur du sol ») tudigong 土地公 est un dieu chinois d’influence locale qui veille à la façon d’un fonctionnaire sur le bien-être des habitants. On peut aussi demander sa protection pour voyager en sécurité et en paix. Il en existe ainsi autant que de communautés territoriales, certains gouvernant des lieux non habités tels que des surfaces de culture ou des cimetières. Il est vu comme un administrateur bienveillant et intègre, d’où son titre officiel de « Dieu juste [garant] du bonheur et de la vertu » (Fudezhengshen 福德正神).
On va le prier dans toutes les occasions importantes (mariages, naissances, déménagements, début de l’année etc.), ou quand le besoin s’en fait sentir, dans ses temples (tudimiao 土地廟) souvent flanqués d’un arbre, mais il s’agit parfois de simples oratoires, qui peuvent prendre dans les cimetières la forme d’une stèle ou d’une tombe (ethnie Hakka). Lorsqu’est construite une nouvelle maison on casse une motte de terre pour ensuite sacrifier au dieu du sol. Certains commerçants en placent un dans leur boutique.
Il est représenté comme un vieillard barbu aux joues roses, signe de bonne santé, vêtu en fonctionnaire de bas grade, parfois accompagné de son épouse, la « vieille dame du sol » (Tudipo 土地婆). Addition postérieure, cette épouse ne reçoit pas directement de culte, ce que certains expliquent par le fait qu’elle serait aussi acariâtre que son mari est bienveillant ; d’autres néanmoins en ont une vision plus positive et comptent sur sa sollicitude. Tudigong tient un lingot d’or dans la main droite, symbole de bien-être matériel. Il chevauche quelquefois un tigre qui chasse à sa demande les démons. Parfois il s’appuie sur une canne grâce à laquelle il transforme son apparence pour effectuer des inspections incognito ; dans les cimetières, une gourde, signe taoïste de longue vie et d’immortalité, peut y être attachée. Dans les plus grands temples, Tudigong est flanqué de deux assistants, le « juge civil » (wenpanguan 文判官) et le « juge militaire » (wupanguan 武判官).
Son anniversaire est fêté deux fois : le 2 du deuxième mois lunaire et le 16 du douzième mois. Pour solliciter sa protection, les commerçants et les entreprises préparent une table d’offrandes alimentaires et brûlent du papier-monnaie les 2 et 16 de chaque mois lunaire ( zuoya 做牙 de zuo « faire » et ya « dent »). A Taïwan, le 16 du douzième mois, les patrons convient leur employés à un festin appelé weiya (尾牙), « ultime dent ». Autrefois, si un employé devait être licencié, les plats comprenaient un poulet ou un canard entier dont la tête était tournée vers le malchanceux. Cette coutume a été abandonnée, mais pour éviter tout malentendu, les volailles entières sont en général absentes du weiya.
Comme tous les dieux chinois, les divers dieux du sol sont censés avoir eu une existence humaine, en général celle d’un fonctionnaire local qui s’est distingué par son intégrité ou la qualité de son travail. Il existe ainsi une multitude de légendes relatant leur vie terrestre.
Source: Wikipédia