Xi Wangmu (Xī Wáng Mǔ; 西王母) fait partie de la mythologie chinoise antique. Même si des inscriptions montrent qu’elle existait avant le Taoïsme, elle est le plus souvent associée à ce dernier.
A partir de son nom, plusieurs caractéristiques importantes sont révélées : elle est de la famille royales, c’est une femme et elle est associée à l’occident.
Xi wangmu dans les textes
On a retrouvé sur les écrits oraculaires de la dynastie Shang le terme ximu (西母) « mère d’Occident », sans que l’on sache toutefois ce qu’il désigne. Comme il existait aussi une « mère d’Orient », on peut estimer que ces deux divinités formaient une paire contrastive. Son rapport avec Xiwangmu est ainsi douteux. Le personnage de Xiwangmu est attesté à partir du IVe siècle av. J.-C.. Elle est mise en rapport avec le roi Mu de la dynastie Zhou. Ce souverain aurait effectué une expédition militaire dans l’actuelle province du Xinjiang au Xe siècle av. J.-C. contre des tribus appelées Quanrong.
À cette occasion, il aurait rencontré Xiwangmu. En témoignent les Annales sur Bambou (Zhushu jinian), chroniques officielles du royaume de Wei. Elles ont été trouvées en 279 dans la tombe du roi Xiang. La période qu’elles couvrent va du règne mythique de Huangdi jusqu’à -299. Il y est écrit que « pendant la dix-septième année, le roi partit à l’Ouest vers le Kunlun, il eut une entrevue avec Xiwangmu; puis cette même année, Xiwangmu vint à la cour pour rendre hommage au roi Mu. En automne, au cours du huitième mois, le roi alla au Nord, passa les Sables Mouvants [sans doute le désert du Taklamakan] et le mont Jiyu, il attaqua les Quanrong, leur prit cinq rois; il arriva jusqu’où les oiseaux bleus muent, puis Xiwangmu le retint ». D’autres textes confirment ce lien de Xiwangmu avec les oiseaux.
Il est encore question de Xiwangmu dans un ouvrage plus tardif, le Livre des monts et des mers (山海經 shanhaijing) entamé sous les Royaumes combattants et achevé sous les Han. Elle y apparait comme une créature rugissante d’aspect effrayant mi-humain mi-animal, aux fonctions sinistres : « Au sud de la mer occidentale, sur la rive des sables mouvants … il y a un être portant un blason, avec des dents de tigre et une queue, il habite dans une grotte, on l’appelle Xiwangmu…il est en charge des maladies et des châtiments corporels ». D’autres passages précisent qu’elle habite sur le Mont de jade ou le mont Kunlun, lieu d’abondance ; sa queue est celle d’un léopard ; un oiseau bleu (ou noir) à trois pattes l’accompagne.
Dans le chapitre Dazongshi (大宗師) du Zhuangzi, c’est un être intemporel qui pénètre le Dao.
Dans le Huainanzi, on mentionne qu’elle détient les herbes d’immortalité qui transformèrent Chang’e en fée.
Des historiens chinois modernes ont proposé que Xiwangmu soit la translittération d’un nom de tribu habitant à l’ouest de la Chine actuelle.
Le taoïsme lui associe parfois un Roi-père d’Orient.
Divinité taoïste
Elle est associée au Roi-père d’Orient (東王公 ou 東王父) créé selon certains spécialement pour lui faire pendant. Ils sont chacun en charge des immortels de leur sexe. Selon certaines théories, ils sont aussi maîtres des souffles Yin et Yang et s’engendrent mutuellement. On lui prête parfois une messagère, sa disciple préférée, la Femme mystérieuse des neuf cieux (九天玄女 jiutianxuannu), identifiée avec qingniao (青鳥), l’oiseau à trois pattes du Livre des monts et des mers, ou avec xuanniao (玄鳥), l’ »oiseau sombre » ancêtre des Yin.
D’après le Yongcheng jixianlu (墉城集仙錄), recueil de vies d’immortelles composé sous les Tang, elle serait apparue avec un corps d’oiseau et vêtue d’une peau de renard à Huangdi lors de sa bataille contre Chiyou pour lui remettre le talisman des Cinq pics. Sa messagère, la Femme mystérieuse, aurait fabriqué le char indiquant le sud qui permit à l’Empereur Jaune de guider son armée, c’est pourquoi elle est la patronne des carrossiers.
Sous le nom de Reine-mère aïeule, Xiwangmu forme parfois un couple avec l’Empereur de jade. Son anniversaire divin est le 3 du troisième mois ou le 18 du septième mois.
Source : Wikipédia